COMMODE A TRANSFORMATIONS D’EPOQUE LOUIS XV ESTAMPILLE DE PIERRE ROUSSEL, MILIEU DU XVIIIe SIECLE En placage de bois de rose, érable, houx, alisier et amarante, ornementation de bronze ciselé et doré, à décor de rinceaux feuillagés et fleuris, le dessus se déployant pour découvrir un compartiment formant écritoire, la fa?ade ouvrant en ceinture par un rideau à lamelles surmontant un tiroir, les montants surmontés de chutes associées figurant des masques de satyre et terminés par des agrafes feuillagées, estampillée P ROUSSEL et JME sur la traverse arrière ; accidents et fentes à la marqueterie H.: 81 cm. (32 in.) ; L.: 69 cm. (27 in.) ; P. fermée: 45 cm. (17 ? in.) Pierre Roussel, re?u ma?tre en 1745
Etabli rue de Charenton à l’Image de St. Pierre, Roussel était décrit dès 1769 dans l’Almanach de Vray Merit comme l’un des premiers ébénistes de Paris. Souvent réalisée pour une clientèle allemande cette production était typique du style de Roussel du début des années 1760. Il était particulièrement réputé pour sa marqueterie de fleurs dont la gravure permettait un rendu très naturaliste de ses bouquets. Son go?t personnel l’amena vers des marqueteries florales très étoffées et complexes privilégiant l’utilisation de bois teintés qui permettaient un jeu de couleurs particulièrement recherché et abouti.
Son inventaire après décès dressé en 1783 par Leleu et Cochois révélait un atelier à l’apogée de son activité. Bien que l’ébénisterie était exécutée sur place, très souvent par ses propres fils Pierre Michel (re?u ma?tre en 1766) et Pierre le Jeune (re?u ma?tre ne 1771), les bronzes étaient réalisés dans un second temps par des artisans réputés tels que Turchin, Ravrio et le doreur Trufot. Ce document est tout particulièrement intéressant pour notre présent lot puisqu’il révèle l’existence de toute une production de meubles à mécanismes dont Roussel semblait s’être fait une spécialité. Il mentionne notamment des tables, ainsi que des secrétaires et des coiffeuses. Notre meuble atypique qui présente de multiples fonctions fut très certainement l’objet d’une commande particulière. Son originalité permet d’ailleurs de la placer parmi les meubles entièrement imaginés et con?us par l’atelier familial.
Nous retrouvons ce très bel exemple de marqueterie florale si caractéristique de Roussel sur la fameuse commode conservée dans les collections de S. Chalom (Collection Connaissance des Arts ??Grands artisans d’Autrefois??, Les ébénistes du XVIIIe siècle fran?ais, Paris, 1963, p. 131, ill.) mais également sur une seconde commode présentée à la vente chez Christie’s, New York, le 30 avril 1991, lot 180 faisant partie de la collection Alexander.