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THOMAS HACHE (Grenoble, 1664 - Grenoble, 1747)
ébéniste du duc d’Orléans en 1721
COMMODE
Grenoble, époque Louis XIV, vers 1715
Bati de sapin, placage et filets de palissandre et de noyer, bronze doré au vernis
Clef en fer, dont le panneton est en forme de 2, caractéristique de Grenoble, d’origine
H. 87,5 cm, L. 134,6 cm, P. 70cm
Quelques restaurations d’usage
Expert
- Fran?oise Rouge
Cette commode sera reproduite dans le second tome du livre Pierre et Fran?oise Rouge,
Le génie des Hache, éd. Faton 2005, à para?tre prochainement.
Cette commode est légèrement galbée en fa?ade, avec un ressaut à l’arrière. Elle ouvre à trois rangs de tiroirs et présente un plateau et une fa?ade de palissandre en frisage et filets dessinant des réserves géométriques, les c?tés en placage de noyer et les montants antérieurs en console. Les montants antérieurs et la fa?ade présentent des cannelures de cuivre. Une lingotière, les poignées de tirage, les entrées de serrure, les chutes
et les agrafes complètent l’ornementation de bronze ciselé et doré.
La présence du ressaut à l’arrière, l’arc léger de la fa?ade qui entra?ne un ample arrondi du plateau sont caractéristiques de la manière de Thomas Hache. La forme originale des montants antérieurs ornés d’une élégante console en bronze, les chutes composées d’un beau buste de jeune homme, la guirlande de muguet qui fait écho à celle terminée par une palmette sur le chant en console et auxquelles répondent les palmettes des écoin?ons en fa?ade, les poignées mobiles tombantes aux cornes d’abondance et les entrées de serrure ? aux Sphinges?, le cul-de-lampe au masque de Cérès, ainsi que les entrelacs feuillagés sur les pieds antérieurs sont autant de motifs décoratifs récurrents chez Thomas Hache et qui attestent de l’étonnante inventivité de celui qui fut nommé garde et ébéniste du Duc d’Orléans en 1721.
Un modèle très proche et de même qualité est illustré dans l’ouvrage Le génie des Hache (fig. 1). à comparer également avec deux autres commodes présentées dans ce même ouvrage (fig. 2 & 3).
La présence de cannelures en cuivre sur les montants et les traverses de fa?ade renvoie aux liens qui unissaient Thomas Hache, Jacques-Philippe Carel et Fran?ois Mondon, ces deux derniers étant beaux-frères et Carel ayant travaillé comme compagnon dans l’atelier de l’ébéniste grenoblois en 1712. On observe en effet sur plusieurs commodes de ces trois ma?tres l’emploi de ces cannelures de cuivre, ornement que l’on ne retrouve que rarement dans l’ébénisterie parisienne (voir pp. 40 et 268-270, ibid.).