FRANCE - éPOQUE LOUIS XVI
PENDULE ? FONTAINE AUX DAUPHINS ?
Paris, vers 1770
Bronze doré, marbre blanc et émail
Cadran signé BAILLON A PARIS
H. 40 cm, L. 30 cm, P. 13 cm
Ce rare modèle de pendule est un superbe exemple de l’art du bronze du XVIIIe siècle, associé à l’un des plus prestigieux horlogers de la période. Le cadran circulaire est posé sur un mufle de lion d’où émergent des roseaux. Des dauphins semblent boire aux jaillissements de l’eau émanant de la fontaine qui couronne le cadran. La terrasse en marbre blanc est agrémentée sur son pourtour de frises d’entrelacs en bronze ciselé
et doré. L’ensemble de la composition repose sur quatre pieds en boule aplatie. Une pendule identique, au cadran signé Musson, est reproduite dans l’ouvrage de Tardy, La pendule fran?aise – de Louis XVI à nos jours, p. 251, fig. 4 . Une autre identique, au cadran signé D.F. Dubois à Paris, est reproduite dans l’ouvrage de Pierre Kjellberg, Encyclopédie de la pendule fran?aise du Moyen-age au XXe siècle, p. 176. Le cadran, émaillé blanc à chiffres romains pour les heures et chiffres arabes pour les minutes est signé BAILLON A PARIS.
Jean- Baptiste Baillon fut l’un des plus importants horlogers du XVIIIe siècle. Re?u Ma?tre Horloger en 1727, il effectua sa carrière au service de la famille royale, nommé Valet de Chambre-Horloger ordinaire de la Reine avant 1748, puis Premier Valet de Chambre et Valet de Chambre-Horloger de la Dauphine en 1770.
Le commerce de Baillon était ainsi décrit en 1753 : ? Sa maison est un magasin de l’horlogerie, la plus belle et la plus riche... Sa maison de Saint-Germain est une espèce de manufacture. Elle est remplie d’ouvriers continuellement occupés pour lui… puisque lui seul fait une bonne partie de l’horlogerie de Paris?. L’importance de sa production fut toujours associée à un très grand souci de qualité, Baillon collaborant avec des bronziers de premier ordre, Caffieri, Osmond ou Saint-Germain. Rare témoin daté avec certitude de cette période, notre modèle illustre l’évolution du go?t caractéristique des années 1760-1770 de manière
particulièrement remarquable. Puisant son inspiration dans le répertoire ornemental antique, les dauphins pouvant être considérés ici comme une claire allusion au Dauphin, futur Louis XVI, et à la Dauphine que Baillon servait alors.