ESTAMPILLE DE JEAN-FRANCOIS OEBEN, VERS 1760 En placage de bois de rose, amarante et marqueterie sur fond d'érable-sycomore, le dessus de marbre blanc veiné gris en partie ceint d'une galerie ajourée, à décor toutes faces d'une marqueterie de quartefeuilles, la ceinture ornée d'une frise de postes ouvrant par un tiroir formant écritoire surmontant deux vantaux, les montants à pan coupé appliqués de chutes associées, prolongés par des pieds cambrés, réunis par une entretoise présentant une marqueterie à la reine, estampillée J.F.OEBEN et JME sur la traverse arrière ; accidents et importants manques à la marqueterie H.: 82 cm. (32 ? in.) ; L.: 50 cm. (19 ? in.) ; P.: 33 cm (13 in.) Jean-Fran?ois Oeben, re?u ma?tre en 1759
Cette élégante table à écrire illustre le talent de l’un des plus grands ébénistes parisiens du XVIIIe siècle, Jean-Fran?ois Oeben (1721-1763), ainsi que le renouveau stylistique passionnant des années 1760, le go?t grec appelé go?t nouveau.
Ouvrier libre en juillet 1749 alors qu’il épouse Fran?oise-Marguerie Vandercruse, la s?ur de RVLC, Oeben travaille dans l’enceinte privilégiée de Saint-Antoine. Sa réputation se développe rapidement au-delà) du faubourg. Le 1er décembre 1751, il signe un contrat d’apprentissage avec Charles-Joseph Boulle ; en effet, déjà formé, Oeben loue une partie de l’atelier et des logements de la galerie du Louvre occupés par Charles-Joseph, l’un des fils d’André-Charles Boulle.
Sa créativité qui se retrouve dans la marqueterie et la ligne de cette table, sait convaincre une clientèle prestigieuse à l’instar de Madame de Pompadour à qui il livre du mobilier par l’intermédiaire du marchand-mercier Lazare Duvaux à partir de 1752. La marquise intervient par ailleurs en sa faven 1754 afin qu’il re?oive le titre d’ébéniste-mécanicien du Roi et lui obtient un logement à la manufacture des Gobelins. Il quitte cet atelier pour plus grand dans l’enceinte de l’Arsenal en 1756.
Oeben est crédité de la conception de la marqueterie de cubes sans fond décrite dans l’inventaire de 1763 comme plaqué à dés en combinant bois de rose et érable-sycomore.
Parmi les nombreuses commandes royales qu’il a honorées, son ?uvre la plus remarquable est le fameux bureau à cylindre du roi pour Versailles que Riesener achève en 1769, puisqu'il meurt en 1763, soit trois ans après le début de la réalisation du meuble.
Le go?t nouveau ou go?t grec est introduit vers le milieu des années 1750 par l’architecte Louis-Joseph, travaillant probablement avec un marchand-mercier, tel que Simon-Philippe Poirier. Le go?t grec de Le Lorrain s’est propagé par les dessins de la célèbre suite de mobilier fournie pour l’h?tel parisien de l’amatAnge-Laurent Lalive de Jully vers 1775. Ce style renoue avec les motifs classiques tels qu’on peut les trouver sur la présente table.