BUSTE EN MARBRE BLANC REPRéSENTANT L'APOLLON DU BELVéDèRE PIERRE PETITOT (1760-1840), D'APRèS L'ANTIQUE, FRANCE, 1788 Signé et daté 'Petitot / 1788' ; reposant sur un piédouche en marbre portant l'inscription 'APOLLON' H.: 59 cm. (23 1/5 in.) ; H.T.: 73 cm. (28 ? in.)
H?tel des Ventes, Angers, Mes Henry Martin, L? Dumont, le 19 juin 1974, lot 201.
On pense que le marbre d'origine d'Apollon du Belvédère date du IIe siècle ap. J.C. et serait une copie hadrienne d'une sculpture grecque antique. Il a été redécouvert dans le centre de l'Italie à la fin du XVe siècle. Localisé dans la collection privée du cardinal Giuliano della Rovere (devenu plus tard le pape Jules II, r. 1503–13), il fut transféré au Vatican en 1509 et placé, en 1511, dans le Cortile del Belvedere dont il tire son nom. Cette sculpture est l’une des plus célèbres de l’Antiquité et a inspiré de nombreux artistes, dont Pierre Petitot au XVIIIe siècle.
Pierre Petitot est né le 11 décembre 1760 à Langres. Il étudia, comme son ami Pierre-Paul Prud'hon (1758-1823), sous la direction de Fran?ois Devosges à l’Ecole des Beaux-Arts de Dijon, où il remporta le premier prix de sculpture en 1784. Il se rendit par la suite à Rome, accompagné de son camarade Pierre-Paul Prud’hon lauréat du premier prix de peinture, pensionnés tous deux par les Etats de Bourgogne. C’est ensemble que les deux jeunes gens vont parcourir la ville éternelle, parfaire ltechnique et s’imprégner de l’art antique. Pierre Petitot envoya pendant son séjour romain en 1787 une première copie en marbre d’après l’antique du GladiatBorghèse, aujourd’hui conservée au musée des Beaux-Arts de Dijon, qui confirma ses talents de praticien virtuose. Il est probable qu’un commanditaire, peut-être le cardinal étienne-Charles de Loménie de Brienne (1727-1794), lui commanda par la suite une copie en marbre grandnature de l’Apollon du Belvédère, aujourd’hui conservé au chateau de Ferrières. Cet Apollon, appartenant à la collection de James de Rothschild (1792-1868), avait été choisi par Eugène Lami pour décorer la Loggia extérieure de l’étage de réception, con?u par Joseph Paxton. Notre buste d’Apollon, daté de 1788, a été probablement réalisé à la même époque, quand Petitot était encore à Rome afin de produire de remarquables copies d’après l’antique, répondant au go?t néoclassique en vogue et, en particulier, aux commandes du cardinal de Brienne.
De retour en France, Petitot fut mis en prison pendant la Terravant d’en sortir le 9 Thermidor (27 juillet 1794). En cette période d’instabilité politique, il réussit cependant à travailler pour les différents régimes successifs qui reconnurent tour à tour son talent. Ainsi, il collabora à la décoration intérieure du Panthéon de 1792 à 1793, participa à la colonne Vend?me sous l’Empire et exécuta une statue en marbre de Marie-Antoinette pour l’église de Saint-Denis sous la Restauration. Devenu une figure artistique incontournable, Petitot exposa continuellement aux salons du Louvre de 1793 à 1819. Il est intéressant de souligner qu’au salon de 1793, une remarquable tête d’homme en marbre d’après l’antique par Pierre Petitot a été exposée. Il s’agit, peut-être, de celle que nous proposons en vente.