TABLE A ECRIRE D'EPOQUE LOUIS XV ESTAMPILLE DE BRICE PERIDIEZ, MILIEU DU XVIIIe SIECLE, TRES PROBABLEMENT LIVREE PAR SIMON-PHILIPPE POIRIER En placage de bois de rose et marqueterie florale, ouvrant par une tirette-écritoire, deux tiroirs en fa?ade et un tiroir latéral, les pieds cambrés, estampillée sur la traverse droite B. PERIDIEZ et deux fois JME ; restaurations, accidents et manques au placage H.: 69 cm. (27 in.) ; L.: 29,5 cm. (11 ? in.) ; P.: 23 cm. (9 in.) Brice Péridiez, re?u ma?tre en 1740
Cette élégante table à écrire ou en chiffonnière a séduit par la légèreté de sa ligne et l'élégance de sa marqueterie. Très probablement pensé par le marchand-mercier Simon-Philippe Poirier, ce modèle s'est vu réaliser par plusieurs ébénistes.
Dans le cas présent, il s'agit de l'ébéniste Brice Péridiez. Il inaugure une dynastie d’ébénistes, puisque chacun de ses fils – Gérard, Louis et Pierre-Mathieu – a également embrassé cette profession. Il est également connu sous le nom de Péridiez le père et travaille notamment pour son confrère Pierre IV Migeon, avant de s'éteindre aux alentours de 1757-1758.
Parmi ce corpus de tables, citons :
- La table estampillée d’Adrien-Faizelot Delorme offerte par Marie Lescynska à Madame Campan et aujourd’hui conservée au musée du Louvre (inv. OA 6541). Elle a pour particularité d’être munie de poignées. Elle est illustrée dans G. Janneau, Le Mobilier Fran?ais. Le Meuble d’ébénisterie, Paris, 1989, fig. 95 ;
- Une autre table également estampillée de Delorme se trouve dans les collections du Hillwood Museum et est illustrée dans L. Paredes Arend, French Furniture from the Collections of Hillwood Museum & Gardens, Washington, 2002, fig. 21 ;
- Celle de l’ancienne collection Elinor Dorrence ; vente Christie’s, New York, 11 novembre 1977, lot 151 ;
- La table de la fondation Calouste Gulbenkian estampillée d'Adrien Faizelot Delorme et illustrée dans M.I. Pereira Coutinho, 18th Century French Furniture, Lisbonne, 1999, pp. 182-185 et dans A. Droguet, Nicolas Petit (1732-1791), Paris, 2001, p. 21 ;
- La table de la fondation Calouste Gulbenkian estampillée de Nicolas Petit et illustrée dans M.I. Pereira Coutinho, 18th Century French Furniture, Lisbonne, 1999, pp. 187-189.
- La table estampillée de Péridiez de la collection Huntington et illustrée dans R. Wark, French Decorative Arts in the Huntington Collection, Saint-Marin, 1962, p. 89 ;
- Celle réalisée par Adrien-Antoine Gosselin du Metropolitan Museum of Art et illustrée dans F.J.B. Watson, The Wrightsman Collection. Vol. 1, New York, 1966, Cat.No 136) ;
- La table non estampillée vendue par Christie’s, New York, 4 novembre 1992, lot 93 ;
- La table anonyme de la collection Alexander ; vente Christie’s, New York, 30 avril 1999, lot 69 ;
- Et enfin la table de la collection Wildenstein attribuée à Gosselin ; vente Christie’s, Londres, 14-15 décembre 2005, lot 349. La présence sur cette table d’une étiquette ? 3 pièces argentées Poirier ? au revers d’un tiroir renforce l’hypothèse que le succès de ce modèle ait été orchestré par ce marchand-mercier.
Simon-Philippe Poirier (1720-1785) possède l’enseigne A la Couronne d’Or rue Saint-Honoré. Il est l’un des principaux marchands-merciers et se spécialise dans toutes formes d’objets de luxe. Son r?le dans les arts décoratifs est déterminant puisqu’il agit comme catalysentre artisans et ornemanistes pour créer de nouvelles formes et de nouvelles modes. Son r?le est également majdans la création du style néoclassique et jouit par ailleurs d’un quasi-monopole sur la vente de meubles à plaques de porcelaine – technique qu’il a mise au point et perfectionnée avec Martin Carlin.
Par conséquent, sa clientèle est prestigieuse puisqu’elle compte Madame de Pompadour, Madame du Barry, le duc de Choiseul et le duc de Caylus.
Une seconde étiquette similaire mentionnant Poirier est répertoriée et figure sur un secrétaire à la Bourgogne conservée au musée Nissim de Camondo (inv. CAM 345) et illustré dans C. Roinet, Roger Vandercruse dit La Croix. 1727-1799, Paris, 2000, p. 44.