Vierge de doul et saint Jean l'Evangéliste, disjoints d'une poutre de gloire
Picardie, deuxième moitié du XVe siècle
Deux statues de la Vierge et de saint Jean provenant d'une poutre de gloire ; figures monoxyles, sculptées en ronde-bosse ; bois de chêne jadis polychrome, décapé et poli ; traces d'outils de taille et d'étau ; point d'ancrage à la base.
Haut de la Vierge : 80 cm.
Haut du saint Jean : 77 cm.
Traces de polychromie ancienne dans les creux (rouge, vert), fentes. Saint Jean : main et poignet droits restaurés, terrasse réduite en haut et percée de trois petits trous de fixation.
Ces figures de petite nature ont été taillées chacune dans un billot de bois maintenu à l'horizontale dans un étau fixé à l'établi.
Datation : si les lourds drapés qui dissimulent les corps sous de longs manteaux aux pans à plis cassés couvrant des robes aux plis verticaux excessivement creusés évoquent la plicature des drapés dans la sculpture flamande du XVe siècle, la face large des personnages aux yeux en amande très saillants et à la bouche large fendue en deux d'un trait horizontal est en revanche caractéristique de la sculpture du Nord de la France.
L'expression sereine de la mater dolorosa, aux mains jointes en prière, la tête entièrement voilée et le col enfermé dans une guimpe montée jusqu'au menton, rejoint celle du saint Jean, tenant fermement son évangile dans la main gauche avec son encrier pendant à la ceinture, les mèches de ses cheveux rayonnant autour de son visage ; les deux personnages se tenaient originellement de part et d'autre d'un Christ de gloire ; on peut les rapprocher des mêmes figurants sur les poutres de gloire des églises de la Somme datables du XVe siècle comme celles de Brailly-Cornehotte mais aussi de Boismont, de Saint-Germain-sur-Bresle ou de Senarpont.
Expert: Rapha?le Skupien.
Ouvrage consulté : FOUCARD Jacques, ? Les poutres de gloire des églises de Picardie ?, Bulletin de la Société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville, nov. 1991 (1990), t. XXVII, fasc. 1, p. 5-22, spé. p. 15.